• Jean Mangelinckx

     

    Jean MangelinckxJean Mangelinckx naît à Rebecq le 30 mars 1924.

    Après des études classiques il se forme au métier de maître-horloger et est diplômé par la Chambre des Métiers de Mons. Il exerce son métier avec son père à Braine-le-Château.

    Il s’installe à Enghien en 1951, et en 1953 ouvre une horlogerie spécialisée dans la réparation et l’entretien d’anciens régulateurs ou horloges à balancier. Tout en poursuivant son activité commerciale, il se rend à Genève (Usines Bulova) pour se spécialiser, notamment pour les systèmes électroniques à diapason. En 1960, le Gouvernement français lui confie la restauration du patrimoine horloger du château de Blois et la remise en état des serrures des portes dotées de mécanismes identiques à ceux de vieilles horloges. Pendant de longues années il assure aussi l’entretien et la réparation des appareils « constatateurs » des colombophiles enghiennois et de la région.

    Après la deuxième guerre mondiale, passionné par la musique depuis sa jeunesse, il décide de suivre des cours de solfège à l’Académie de musique de Halle. Il entre ensuite, à Malines, à l’Ecole Royale de carillon de Jef Denyn. Cinq ans plus tard il obtient le diplôme de carillonneur. Reconnu par ses pairs comme brillant et surdoué, il accède à des instruments exceptionnels comme ceux de Francfort et d’Amsterdam. Les concerts qu’il y donne lui permettent d’affirmer sa maîtrise et ses grandes qualités musicales. Il est « maître-carillonneur ».

    Sa passion et surtout la rigueur dont il fait preuve lors de ses concerts l’obligent à trouver un équilibre continuel entre la résonance des cloches et le dosage des basses dans le jeu pour la musicalité, afin de prétendre à une parfaite harmonie. Certes d’un carillon à l’autre, la tonalité est différente et l’oblige chaque fois à modifier son style d’interprétation.

    C’est à Enghien, en 1955, sur le carillon fraîchement restauré qu’il fait ses premières armes. Il prend une part active dans cette restauration en qualité de secrétaire du « comité organisateur ».

    Jean MangelinckxLe 24 avril 1955 ont lieu la consécration et la bénédiction des nouvelles cloches par Monseigneur Himmer, évêque de Tournai. Cette cérémonie permet à la population de revoir un ensemble de 48 cloches du carillon, restauré et complété. Elle est suivie de la traditionnelle réception à l'Hôtel de ville et ensuite, au Pavillon des Sept Etoiles, d'un concert de carillon portatif par Jean Mangelinckx, avec le concours de la Fanfare Royale d'Enghien et des trompettes de la Société royale de gymnastique « L'Enghiennoise ».

    Le 19 juin a lieu l'inauguration officielle du carillon, au cours de laquelle, après un concert d'ouverture donné par Jean Mangelinckx, quatre autres carillonneurs de renom se font entendre : G. Vandenbergh, carillonneur à Malines, qui présente notamment un morceau composé par lui, pour la circonstance, en l'honneur des neuf provinces belges ; A.-J. De Groot, carillonneur de Berg-op-Zoom, John Gebruers (1898-1978)(*), carillonneur d'Anvers et enfin, pour le concert du soir, le Père Jan Feyen (1920-1993) , carillonneur de l'Abbaye de Grimbergen.

    (*) Adrian Patrick Gebruers, carillonneur of St Colman's Cathedral in Cobh (Ireland), President, World Carillon Federation, neveu de John Gebruers.

    Devenu carillonneur attitré de la paroisse, outre d’autres concerts, il se produit de nombreuses fois au cours de l’année : chaque dimanche avant la Grand Messe, le jeudi soir durant « la bonne saison », à l’Ascension, à la Toussaint, le jour de Noël, à la Saint-Nicolas, à l’Adoration du Saint-Sacrement, à la Saint-Joseph, à la fête du Sacré-Cœur, à Pâques, etc. Le jour de la procession de la Saint-Jean le programme est particulièrement chargé.

    À partir de 1960, la gestion du carillon et les émoluments du carillonneur passent sous la direction de l’autorité communale.

    Jean Mangelinckx compose également plusieurs œuvres : Prélude en Ré, Menuet et Rondo, Fantaisie sur « Le Petit Forgeron », etc.

    En 1973, il quitte Enghien pour une retraite paisible dans les Ardennes, non loin du Musée des Cloches et du Carillon de Tellin dont il devient un habitué.

    Il décède à Libin le 20 septembre 2010, et repose au cimetière de Smuid.

     

    Jean Mangelinckx

     La Reine Fabiola et Jean Mangelinckx à l'Hôtel de Ville d'Enghien

     

    Jean Mangelinckx

    Monsieur et Madame Jean Mangelinckx

     

     Sources :

    • Philippe Mangelinckx ;
    • Jean Leboucq - « Jean Mangelinckx, l'un des derniers carillonneurs d'Enghien » - Bulletin du Cercle Royal Archéologique d'Enghien - n° 73 - 2013 ;
    • Amé Wibail - La restauration du carillon d'Enghien - Annales du Cercle Royal Archéologique d'Enghien - Tome X - 1955 - pp. 167-186.