• Avant la restauration de 1955, vu par J. Moulinasse

     

    Dès l'établissement du service religieux l'église fut pourvue d'une cloche. A la fin du XIVe siècle, on en comptait déjà plusieurs. Il est parlé du « beelfroit ù les clocques d'Enghien pendent ». En 1429, il est fait mention de trois grandes cloches ; en 1430, deux nouvelles furent fondues, et le 7 septembre le magistrat commandait une horloge à carillon pour remplacer la « cloche des heures » du château, plus trois appeaux ; un messager fut envoyé à Mons pour prendre la mesure de ceux du carillon de cette ville. En 1456, une nouvelle cloche arriva de Malines.

    En 1465, il est fait mention de deux grandes cloches, de la cloche Notre-Dame, de la Stormclocque ou tocsin, de la Cheisclocque (?) et des petites cloches. En 1467-1468, on parle de quatre nouvelles cloches fondues depuis peu pour l'église d'Enghien. Après l'incendie les cendres des cloches fondues furent tamisées et de nouvelles furent commandées à Pierre Waghevens, de Malines, à qui l'on envoya les débris. La plus grosse fut en 1499, baptisée Saint-Jean-Baptiste.

    La deuxième, donnée par Philippe de Clèves et appelée Philippe, existe encore.

    La troisième s'appela ]ehan. Le doyen de Hal et curé d'Enghien en baptisa encore plusieurs autres.

    Théodore Planen en fit refondre plusieurs petites. En 1592, il baptisa Nicolas (Nicolas de Bourgogne, parrain) ; en 1593, ]ûdocus Hendricus, Theodorus, Petrus.

    La grosse cloche et une autre qui était cassée furent refondues en 1754, à Enghien même, pour en faire une seule nommée Charles, en l'honneur du duc Charles d'Arenberg, son parrain.

     

    Avant la restauration de 1955, vu par J. Moulinasse

     

    Ce fut le 26 octobre 1756, à 6 heures du soir, qu'on entendit pour la première fois le nouveau carillon. En 1778, il était déclaré très harmonieux et l'un des meilleurs des Pays-Bas.

    Pendant la Révolution française, Enghien faillit bien perdre cloches et carillon, qui furent sauvés par De Hantschutter. Quatre seulement furent enlevées.

    Le carillon se compose aujourd'hui de trente-quatre cloches dont six servent à la sonnerie.

     

    Avant la restauration de 1955, vu par J. Moulinasse

     

    Les deux plus anciennes datent de 1501 (Malines). La grosse (Charles), le bourdon, a été fondue par G. du Méry ; celle de la demi-heure, de 1865, par Léopold Marquebreucq, de Deux-Acren.

    Parmi celles du carillon, vingt-trois portent la signature de Georges du Méry, de Bruges, né à Hoves ; une de Regnault (1798), une d'André Van den Gheyn (1804) et une de Severin Van Arschot et Van Espen (1854).

    Eu 1925, le carillon fut restauré par souscription publique, avec insertion de trois nouvelles cloches, ayant pour auteur Marcel Michiels Jr, fondeur à Tournai, Mais la restauration n'est pas complète : le clavier devrait être modernisé, les touches de l'ancien clavier maintenu ne possédant pas entre elles l'espacement suffisant pour une exécution absolument aisée.

    Le carillon comporte actuellement 34 notes réparties sur un clavier manuel et un pédalier.

    M. Mahauden Lucien, professeur de musique (théorie et nombreux instruments), dont le Roi vient d'honorer le jubilé de vingt-cinq ans de professorat en le créant Chevalier de l'Ordre de Léopold II, occupe depuis une dizaine d'années le poste de carillonneur. Il a pris quelques leçons à l'école de Jef Denyn.

    En raison de l'inconvénient signalé plus haut et en dehors de brèves auditions qui, avec les sonneries, célèbrent régulièrement les diverses fêtes, il n'est donné que de rares concerts développés.

     

    Source : Julienne-Marie Moulinasse, Enghien, Histoire, Monuments, Souvenirs - 1931 - pp. 105-107.